Par Laëtitia RAIBON, votre naturopathe
Que sont les bactéries intestinales ?
Microbiote : définition et rôle dans la digestion
Le tube digestif abrite un écosystème fascinant : le microbiote intestinal. Ce terme désigne l’ensemble des bactéries, levures, virus et parasites non pathogènes qui colonisent notre intestin, formant un véritable organe à part entière.
Chez un adulte en bonne santé, ce microbiote regroupe près de 100 000 milliards de micro-organismes, soit dix fois plus que le nombre de cellules du corps humain.
Son rôle principal ? Assister la digestion et la transformation des nutriments. Certaines bactéries intestinales participent à la fermentation des fibres alimentaires, produisant ainsi des acides gras à chaîne courte (AGCC) comme le butyrate, l’acétate ou le propionate. Ces composés nourrissent les cellules intestinales (les entérocytes) et participent au maintien d’une barrière intestinale saine.
Le microbiote régule également la production de certaines vitamines (B12, K, biotine), module l’absorption des minéraux (magnésium, zinc) et influence la motricité digestive.
Un équilibre harmonieux de ces micro-organismes — appelé eubiose — conditionne donc une digestion fluide et une assimilation optimale.
Bactéries bénéfiques vs pathogènes
Toutes les bactéries intestinales ne sont pas des alliées.
Certaines, dites bénéfiques, comme les Lactobacillus ou les Bifidobacterium, soutiennent la flore protectrice, limitent l’inflammation et régulent le transit.
D’autres, dites pathogènes opportunistes, comme certaines souches d’Escherichia coli ou de Clostridium, peuvent proliférer lorsque l’écosystème se déséquilibre — un état appelé dysbiose.
Dans ce contexte, il y a plus d’inflammation intestinale. Du coup, la muqueuse de l’intestin devient plus perméable, favorisant le passage de toxines et la survenue de troubles digestifs chroniques : ballonnements, douleurs abdominales, alternance diarrhée/constipation.
Un bon équilibre repose donc sur la cohabitation harmonieuse des différentes familles de bactéries intestinales. L’objectif n’est pas d’éliminer les « mauvaises » bactéries, mais de restaurer une dominance des espèces protectrices.
Comment le microbiote influence-t-il notre santé ?
Digestion, immunité, humeur, inflammation
Le microbiote intestinal agit bien au-delà de la digestion.
Il est aujourd’hui reconnu comme un acteur majeur de notre santé globale. Environ 70 % de notre système immunitaire est situé dans la paroi intestinale : les bactéries participent à l’éducation de nos défenses, favorisant la tolérance immunitaire et la protection contre les agents pathogènes.
Sur le plan nerveux, le microbiote communique en permanence avec le cerveau via le nerf vague : c’est ce qu’on appelle l’axe intestin-cerveau. Certaines souches bactériennes produisent des neurotransmetteurs tels que la sérotonine (hormone du bien-être) ou le GABA, modulant directement notre humeur, notre sommeil et notre résistance au stress.
Les recherches en micronutrition fonctionnelle montrent également le lien étroit entre un microbiote équilibré et une inflammation maîtrisée.
En effet, comme nous le disions plus haut, un excès de bactéries pathogènes peut entretenir une inflammation de bas grade. Celle-ci est souvent silencieuse et elle impacte la vitalité, le métabolisme, la peau ou même la fatigue chronique.
Conséquences d’un déséquilibre bactérien
Lorsque l’équilibre bactérien se rompt, les conséquences peuvent être multiples.
Une dysbiose favorise non seulement les troubles digestifs fonctionnels (ballonnements, douleurs, lenteur digestive), mais aussi des déséquilibres métaboliques plus profonds :
- Carences micronutritionnelles (fer, zinc, vitamines du groupe B) ;
- Fatigue chronique due à une moins bonne assimilation ;
- Troubles de l’humeur (anxiété, irritabilité, dépression légère) ;
- Perturbations immunitaires (allergies, intolérances, candidose, infections à répétition).
Certains parasites intestinaux ou levures opportunistes, comme Candida albicans, profitent de cette faiblesse du terrain pour s’installer durablement.
Le terrain digestif devient alors inflammatoire, générant un cercle vicieux difficile à rompre sans accompagnement naturopathique adapté.
Nourrir les bonnes bactéries
Prébiotiques et probiotiques naturels
Entretenir un microbiote sain passe avant tout par l’alimentation.
Les prébiotiques sont des fibres non digestibles qui servent de nourriture aux bactéries bénéfiques. On les retrouve dans les légumes racines (topinambour, poireau, oignon, ail), les bananes peu mûres, les graines de lin ou encore dans certaines légumineuses.
Les probiotiques, eux, sont des bactéries vivantes naturellement présentes dans les aliments fermentés :
- choucroute, kéfir, kombucha, miso, tempeh, yaourts au lait cru.
Une consommation régulière de ces aliments soutient la diversité bactérienne et favorise une eubiose durable.
La micronutrition peut compléter cet apport grâce à des souches probiotiques ciblées, mais leur choix doit toujours être individualisé selon le terrain digestif, les symptômes et les antécédents (infections, antibiothérapie, stress chronique…).
Éviter les antibiotiques et les additifs
Certains facteurs modernes perturbent profondément le microbiote.
Les antibiotiques, bien qu’indispensables dans certaines situations, détruisent indistinctement les bactéries bénéfiques et pathogènes. Une cure de probiotiques et un soutien hépatique sont souvent nécessaires après leur utilisation.
Les additifs alimentaires (édulcorants, conservateurs, émulsifiants) et une alimentation trop raffinée ou industrialisée favorisent la dysbiose.
De même, le stress chronique, le manque de sommeil ou la sédentarité altèrent la composition bactérienne.
Privilégier une alimentation vivante, riche en fibres, colorée et variée, ainsi qu’un mode de vie apaisé, constitue la base d’une flore intestinale équilibrée.
FAQ
Faut-il prendre des compléments de probiotiques ?
Pas systématiquement. Les compléments probiotiques peuvent être utiles après une antibiothérapie, un épisode infectieux ou en cas de déséquilibre avéré, mais leur usage doit être personnalisé. Le choix des souches, du dosage et de la durée dépend du terrain intestinal, des symptômes et de la tolérance digestive. En prenant n’importe quel probiotique en pharmacie, il arrive parfois que les troubles digestifs soient majorés.
Le microbiote peut-il se rééquilibrer seul ?
Dans une certaine mesure, c’est possible. Une alimentation riche en végétaux, pauvre en sucres raffinés et un bon rythme de vie permettent au microbiote de retrouver son équilibre naturel. Toutefois, dans les cas de dysbiose ancienne, de fatigue chronique ou de troubles digestifs persistants, un accompagnement naturopathique reste essentiel pour rétablir l’harmonie du terrain.
Comment savoir si mes bactéries sont en déséquilibre ?
Certains signes orientent vers une dysbiose : digestion lente, ballonnements, gaz, fatigue inexpliquée, réactions alimentaires inhabituelles, troubles du sommeil ou de l’humeur.
Un questionnaire adapté pourra aider à y voir plus clair en consultation. Un bilan fonctionnel du microbiote (analyse des selles via la technologie ARN 16S par exemple) peut également aider à objectiver ce déséquilibre et à orienter un protocole personnalisé.
Retrouver un équilibre intestinal durable
Prendre soin de ses bactéries intestinales, c’est investir dans une santé globale.
Ces micro-organismes sont de véritables alliés de la digestion, mais aussi du système immunitaire, du cerveau et de la vitalité.
Rééquilibrer son microbiote, c’est souvent le premier pas vers une meilleure énergie, une peau plus claire, un sommeil réparateur et une humeur stable.
Chaque terrain étant unique, un accompagnement personnalisé permet de déterminer les causes profondes du déséquilibre : alimentation, stress, intolérances, infections latentes ou surcharge hépatique.
Pour bénéficier d’un accompagnement global en naturopathie et micronutrition, prenez rendez-vous sur le site Plante Ton Bonheur. Vous pourrez découvrir les prestations proposées par Laëtitia Raibon, naturopathe spécialisée dans les troubles de la digestion et les troubles associés (fatigue, problèmes de peau, troubles de l’immunité…).