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Comment gérer sa faim pendant le jeûne?

Comment gérer sa faim pendant le jeûne? 960 960 Laetitia Raibon

Par Laëtitia RAIBON, votre naturopathe

Les personnes qui s’apprêtent à jeûner pour la première fois redoutent à tort la faim, car elle est en réalité un phénomène psychologique beaucoup plus que physiologique. Voici comment la gérer lorsque vous débutez un jeûne.

La faim ou un sentiment de faim ?

Le rôle du conditionnement

Ceux d’entre nous qui ont l’habitude de manger heures fixes, suivent une routine quotidienne qui conditionne leurs organes et leur cerveau en premier. À l’approche de l’heure du repas, leur organisme entre dans une phase de préparation. La sécrétion de salive augmente, tout comme celle des sucs pancréatiques.

Or, cette envie de manger et ses manifestations physiologiques, tiennent davantage de réflexes que de réels besoins physiques. Notre corps sait en effet stocker l’énergie et puiser dans ses réserves en cas de besoin.

L’intervention de la ghréline

La ghréline est une hormone fabriquée principalement dans l’estomac. Toutefois, de faibles quantités sont également sécrétées par le cerveau, l’intestin grêle et le pancréas. Surnommée l’hormone de la faim, la ghréline stimule l’appétit.

Au début du jeûne, la sécrétion de ghréline peut engendrer une légère sensation de faim, mais notre cerveau étant très réactif, il apprend vite à retarder sa libération. Dès le deuxième jour, vous ne ressentez généralement plus la faim et passé la crise d’acidose du 3ème jour, l’absence de faim est encore plus observable. La ghréline baisse progressivement et les taux de leptine et de sérotonine, les hormones de la satiété et du bonheur, augmentent, ce qui procure un sentiment de bien-être.

Ce changement physiologique entraîne un processus pour le moins contrintuitif : moins vous mangez, moins vous avez faim !

Comment gérer votre faim en fonction du type de jeûne ?

Lutter contre la faim durant un jeûne long

Comme nous l’avons vu, s’il peut arriver de ressentir la faim en début de jeûne, cette sensation s’atténue très rapidement. Lors d’un jeûne long de plusieurs jours, la faim disparaît la plupart du temps, ce qui d’ailleurs, étonne souvent les jeûneurs.

Toutefois, si votre organisme tarde à s’adapter à votre rythme de jeûne et que la faim vous taraude, vous pouvez distraire votre cerveau pour qu’il pense à autre chose. Occupez-vous l’esprit et les mains par de la lecture, des activités manuelles ou encore de la marche. Pratiquez un passe-temps qui détourne votre attention. C’est ainsi qu’en stage de jeûne, nous avons pour habitude d’aller marcher au moment du déjeuner, pour éviter de penser au repas.

Par ailleurs, si vous n’êtes pas en jeûne sec, vous pouvez boire. L’eau ou les tisanes vous calent l’estomac et vous font oublier la faim très rapidement.

Comment gérer sa faim avec le jeûne intermittent ?

Le jeûne intermittent est de plus en plus répandu. Il consiste à sauter le petit déjeuner ou le dîner pour allonger le temps de jeûne nocturne et profiter ainsi d’un temps de repos digestif allongé. Certaines personnes le mettent en place de façon quotidienne et d’autres le pratiquent 2 ou 3 fois dans la semaine.

Si vous craignez d’avoir faim, il est préférable d’instaurer ce jeûne de manière quotidienne car l’organisme comprendra vite qu’il n’a pas à se préparer à recevoir un repas et le sentiment de faim disparaîtra au bout de quelques jours.

Vous pouvez également réserver le jeûne intermittent aux matins ou soirs où vous avez moins faim car vous avez fait des abus alimentaires. Par exemple, cela peut être le dimanche soir si vous avez enchaîné les repas lourds tout le week-end. Vous serez alors moins gêné par la faim.

Et là encore, s’il ne s’agit pas d’un jeûne intermittent sec, rien ne vous empêche de boire de l’eau ou une tisane pour satisfaire votre estomac.

Vous vous posez des questions au sujet de la mise en place du jeûne intermittent et vous vous demandez s’il est intéressant pour vous ? N’hésitez pas à consulter un naturopathe pour faire le point sur votre situation.

Si malgré tout, rien ne calme la faim !

Si la faim vous est réellement insupportable, vous devez vous interroger sur votre dépendance à la nourriture. Il s’agit souvent de dépendance émotionnelle qu’il est intéressant de mettre en lumière. Le jeûne est un moment d’introspection et les manifestations physiques que vous pouvez ressentir sont à observer. Vous pouvez les noter dans un petit cahier réservé à cet usage.

Dans ce cas, un jeûne encadré par un professionnel, loin de votre environnement quotidien, est souvent préférable pour gérer votre faim. Vous n’aurez plus la tentation de craquer en passant devant vos placards et il vous sera souvent proposé des activités qui vous aideront à dépasser les moments les plus délicats. Méditation, yoga, marche en forêt, cours de naturopathie, développement personnel, exercices de respiration… chacun trouvera ce qui lui convient le mieux !

Vous pourrez alors transformer votre peur du manque en fierté d’avoir réussi à jeûner.

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